Les étapes clés de l’entretien des vignes en hiver et au printemps
Que ce soit pendant l’hiver ou le printemps, pas de repos pour le vigneron. En attendant les prochaines vendanges, il faut s’occuper de la vigne à travers plusieurs étapes.
Allez, on vous explique !
1 / La taille d’hiver
Les grands vins sont produits dans les vieilles vignes (qui ont plus de 25 ans), où les raisins seront plus petits, gorgés de soleil et de minéralité. Dans notre domaine, les vignes ont en moyenne 40 ans. Mais pour qu’elles atteignent ce bel âge, il faut être très rigoureux à la taille.
La charge, c’est-à-dire le nombre de bourgeons par pied, doit être adaptée à la vigueur du pied de vigne. En effet, une charge insuffisante provoquerait un excès de sève. Le pied produirait alors beaucoup de sarments et de feuilles et les rares raisins seraient cachés dans un feuillage dense, ce qui entraînerait un risque élevé de pourriture. A l’inverse, une charge trop importante donnerait trop de raisins que le pied n’arriverait pas à faire mûrir.
Ainsi, lors du repos végétatif de décembre à mars, nous sélectionnons, avec un œil avisé, les sarments qui porteront la vendange et nous coupons les autres, afin d’assurer la meilleure qualité et la plus grande minéralité des raisins. Les sarments sont ensuite broyés sur le sol pour apporter de la matière organique qui sera transformée par les vers de terre en humus utile aux vignes.
Nous pratiquons la taille dite de Guyot double. Elle est idéale pour les cépages alsaciens dont la fertilité est maximale sur des bourgeons de rang élevé sur le sarment. Les vignerons alsaciens ont également choisi cette taille parce qu’elle convient au palissage haut. En éloignant les bourgeons du sol, on limite les risques de gelées printanières et on ralentit le développement de la pourriture des raisins si l’automne est pluvieux.
Taille au Duttenberg
Choix des sarments au Clos de l’Ourse
Réfection au Kastelberg Grand Cru, vue sur l’Abbatiale Sainte Richarde d’Andlau
Réfection au Kastelberg Grand Cru vue sur l’Eglise Saint-André
2 /La réfection du palissage
À la fin de la taille, il faut procéder à la réfection du palissage, au contrôle des piquets, des fils de fer, etc… Ces derniers doivent résister aux intempéries et méritent donc un petit coup de neuf une fois par an.
2 /Le remplacement des pieds morts
Malheureusement, des pieds meurent chaque année et nous devons donc les remplacer par de nouveaux plants. Il y a deux raisons principales au dépérissement des pieds de vigne.
- Comme nous faisons de l’agriculture biologique et que nous travaillons les sols, il peut arriver que les outils de travail du sol touchent et blessent un pied.
- Mais surtout, il y a dans toute l’Europe une forte mortalité des pieds de vigne, dont on a du mal à identifier les causes. Cela peut venir de la pollution, du système de greffage, mais aussi de bactéries, de bio-agresseurs, de champignons et des stress climatiques. Les chercheurs ont compté jusqu’à 70 facteurs, ça fait beaucoup…
Plant greffé-soudé
Replantation au Kritt
3 / L’arcure et le liage
Une fois que la taille de la vigne a été faite, on passe à l’étape suivante : l’arcure des sarments.
Grâce à ce geste, la sève sera répartie dans l’ensemble du sarment, ce qui permettra d’homogénéiser le développement des pousses. C’est primordial, car la vigne a pour caractéristique de favoriser l’alimentation des bourgeons à l’extrémité des rameaux, phénomène que l’on appelle l’acrotonie (à noter dans votre lexique du vigneron !).
En pliant la baguette, on provoque un pincement qui limite cet afflux de sève vers l’extrémité.
Liage au Moenchberg Grand Cru
4 / Le travail du sol
Lorsque le temps sera moins humide et le calendrier lunaire propice (en accord avec les règles de la biodynamie), nous commencerons à travailler le sol en labourant sous le pied. La vigne puise ses ressources dans le sol pour produire les raisins gorgés de minéralité, il faut donc veiller à son bon équilibre, en l’aérant et en permettant à l’eau et l’air, de mieux y pénétrer.
Comme notre domaine est certifié en Agriculture biologique, nous n’utilisons aucun intrant chimique, ce travail est donc primordial.
Le travail du sol sous le pied est très compliqué. Il faut choisir l’outil en fonction du sol, de la pente et de la végétation. Les herbes ou les mauvaises herbes sous les ceps sont des concurrentes directes pour la nutrition et l’eau. Une concurrence trop rude peut amener à un affaiblissement de la vigueur du pied de vigne.
Travail du sol au Wiebelsberg Grand Cru
Travail du sol sous les ceps au Saint-André,
Enherbement au Saint-André
Afin de rester en harmonie avec la nature, nous ne labourons qu’un rang sur deux.
Dans les rangs labourés, nous semons un enherbement, mélange de plusieurs variétés à développement racinaire différencié afin d’exploiter toutes les couches du sol. Dans les autres, nous laissons l’enherbement spontané au printemps.
Deux semaines avant et après la floraison, il faudra cependant y travailler légèrement le sol, afin de limiter la concurrence à la vigne pendant cette période cruciale.
Labour au Brandhof
Au cours des prochains mois…
…nous aurons de nouvelles missions pour prendre soin de nos vignes et pour arriver à notre but ultime : vous proposer de Grands Vins, tout en préservant le terroir, nos ceps et en respectant la nature.
Amoureux de beaux vins, nous n’oublierons pas de partager nos secrets avec vous, alors restez connectés pour les découvrir !